Les bases de l’entretien d’un tandem
Episode 1
1/ Introduction
Tout ce qui suit découle de notre expérience, vécue à nos dépends souvent.Dans les sorties en groupe, genre RTT ou « tandem pour la vue » il est encore plus intéressant d’éviter les pannes « stupides ». C’est vraiment du gagnant-gagnant. Quoi de plus frustrant que de devoir monter dans la camionnette balai pour rentrer à la base et peut-être même de rater la journée complète du lendemain pour acheter et réparer ce qui pouvait être si facilement sécurisé AVANT. Quoi de plus stressant pour les organisateurs que de gérer « la ramasse », toujours un sujet de risques d’accidents sans parler bien sûr que la capacité de toute organisation à rapatrier des équipages et leur tandem est bien sûr limitée à quelques-uns.
Ne vous inquiétez pas je ne vais pas vous embarquer dans une longue théorie mais, pour juste 4 épisodes.
Le premier va vous parler du nettoyage du tandem puis des câbles, freins, dérailleurs etc.
le 2ème des roues,
le 3ème des chaînes et disques
le 4ème de ce qu’il prudent d’emmener avec soi.
2/ A la recherche des couacs
Tout débute par un nettoyage détaillé (car aussi vous le voudrez rutilant votre tandem !) accompagné de ce qu’il faut bien observer pour éventuellement corriger. Un tandem crasseux va vous demander 2 heures voire 3 pour être récuré, un tandem juste poussiéreux, une petite heure.
2.1/ Nettoyage
Pour ma part je me protège les mains avec des gants très fins jetables en vinyle que l’on trouve très facilement en boîte de la taille d’une boîte de mouchoirs en papier. Ce n’est pas parce que je n’y vois plus grand chose que je me permets d’enlever mes lunettes qui me protègent aussi les yeux d’autant plus que ne maîtrisant pas bien les interactions brosse/tandem le risque d’éclaboussures est significativement plus grand que la moyenne. Bien sûr, pour le résultat final et les observations nécessairement précises le concours d’une aide valide est obligatoire.
Le nettoyage se fait à l’eau. Un à 2 litres dans un sceau que je change dès qu’elle dévient terreuse (cela se sent parfaitement aux doigts même gantés vinyle, et une brosse à vaisselle pour le « gros » et un tissu non tissé éponge pour le reste mis à la machine à laver après chaque utilisation avant de le jeter après 2 ou 3 nettoyages! A la fin de cette opération je refais une passe rapide avec une lingette jetable marque « clair » (la moins chère !) qui me permet de nettoyer les chaînes et les 5 plateaux (quelques fois il faut 2 lingettes !).
Je prends toutes ces précautions car sinon on finit toujours par étaler sur le vélo la crasse déjà récoltée sur le chiffon devenu sale.
Nota : En cas de chaînes vraiment pleine de cambouis vous ne pourrez pas faire l’économie d’un nettoyage préliminaire (il faudra commencer par cela avant d’attaquer le reste du tandem) au chiffon imbibé de white spirit (attention les gants en vinyle ne vont pas résister au WS). Là, il y a du temps à passer car c’est environ 250 maillons qu’il faut astiquer dans les coins, éventuellement à la brosse à dents. Cela permet aussi de repérer les attaches rapide (et de savoir s’il y en a et combien) afin que celles-ci soient le plus nickel possible pour rendre possible leur démontage sur le bord de la route en cas de nécessité. Il ne faudra pas oublier les 2 galets du dérailleur AR qui, eux pourront être décrassés avec la lame d’un tournevis (ca va partir gentiment en petits paquets).
2.2/ Observations
* 2.2.1/ l’état des parties visibles des câbles aucun effilochement est tolérable car non seulement il indique une casse certaine proche mais aussi génère souvent des dysfonctionnements préjudiciable à la sécurité quand il s’agit des freins et du confort. Si vos câbles et gaines ont plus de 5 ans il n’est pas absurde de tout changer surtout si vous n’avez pas pu bien maintenir propre votre engin.
* 2.2.2/ les patins de freins : là n’hésitez pas à les changer avant de partir s’ils ont déjà vécu et à en emmener 2 jeux au cas où. Pour les disques voir à la fin du document car il faut avoir les mains propres, sans huile ni graisse.
* 2.2.3/ les colliers de selle doivent être nickel surtout si vous savez qu’il va falloir plusieurs fois ajuster les hauteurs de selle car la casse de leur boulon est fréquente et vous met dans la quasi impossibilité de continuer votre voyage. Il est là aussi sage d’emmener du rechange. Attention il y a des tailles en fonction des diamètres des tubes de selle et, souvent, celui du pilote diffère de celui du stocker. Par ailleurs, même si les colliers de selle à serrage rapide offrent l’avantage de la facilité je suis enclin à les déconseiller car souvent soit leur levier, soit leur boulon dépasse et vient frotter sur l’intérieur de la cuisse du cycliste. Et comme nous le verrons plus tard la clé à allen servant au serrage de la version standard ne va pas vous manquer !
* 2.2.4/ vérifier tous les serrages de boulons et écrous et en particulier ceux des plateaux et manivelles ainsi que, si votre tandem en est équipé, du porte-bagages et des garde-boue qui ont vite fait de casser leurs fines attaches. Par contre il n’est pas utile que les manettes et leviers soient « serrés à mort » car, en cas de chute même bénigne ils pourront se contenter de pivoter.
* 2.2.5/ les dérailleurs et en particulier le dérailleur AV, celui des plateaux, doit être exempt de boue surtout si vous n’avez pas de garde-boue (nettoyage à la brosse à
dent). La chape du dérailleur AV ne doit pas avoir de jeu quand on cherche avec un petit effort à la faire bouger horizontalement sans toucher à la manette bien sûr. Les galets du dérailleur AR doivent encore avoir des dents… de 2ou 3 mm de haut. Bien vérifier que les dérailleurs jouent parfaitement librement et les asperger de W40 tout en les remuant.
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Article rédigé par Alain Molho
Episode n°2 dans quelques jours