De la jambe à la route ou comment le vélo nous aide !

Avant un RTT,autour du vélo conseils pratiques

 

 

1/ Position du problème

En général quand on achète son tandem on ne s’intéresse guère aux différentes tailles des plateaux, des pignons et des manivelles car il n’y a pas de choix possible. Alors, non seulement il faut exploiter au mieux l’offre lors de l’achat du tandem neuf mais aussi optimiser au moment d’un renouvellement.

 

Le premier levier que nous offre le tandem c’est la manivelle ; cela sera le sujet du 1er et du dernier paragraphe. Ensuite je vais traiter du cœur du sujet : les développements.. La suite sera consacrée à des considérations pratiques puis enfin à quelques mots sur la taille des roues.

 

2/ Les manivelles

Cette pièce métallique en très grande majorité faite d’alliage d’aluminium est le  premier levier de suite après nos jambes : sa longueur est une de ses caractéristiques clés..

Chacun de nous sait bien que lorsque l’on marche on adapte la longueur de son pas à la difficulté. Petit pas quand ça monte, pas de géant quand  ça descend ! En vélo rien de tout ça ! La longueur des manivelles est fixe et est en moyenne de 170 mm, soit, paraît-il, la hauteur d’une marche standard !

Cependant, face à un même escalier, la capacité et la facilité à en gravir les marches soit par des très jeunes enfants, soit par des adultes de 2m est bien différentes. Sans pour autant que cela soit proportionnel, l’exemple montre bien qu’un ajustement de la longueur des manivelles en fonction de la taille des personnes qui s’évalue ici par la hauteur de l’entrejambe 1 (chiffre bien utile aussi pour définir la hauteur de selle) ne semble pas illogique.

 

Il faut aussi prendre conscience que la longueur des manivelles influe sur les amplitudes des mouvements des tibias et fémurs et donc en conséquence de l’amplitude de la variation de longueur des muscles utilisés lors du pédalage. Vu l’ensemble des bras de leviers en cause une variation de plus de 2,5 mm de longueur des manivelles va induire un besoin de s’y habituer. Ceci prend entre 100 et 200 km. D’expérience personnelle, ça se sent confusément si on est en mode sportif pendant plus de 60km.

Sans que cela soit vital il est donc utile de connaître cette longueur (en général l’indication est portée à  l’intérieur de la manivelle) si on est amené à changer de vélo souvent.

 

Ceci étant dit, quasi personne ne touche à ce paramètre à notre niveau. Je vous renvoie à la fin de l’article pour plus de détails et identifier la longueur qui vous convient le mieux.

 

3/ Les développements, les braquets

 

3.1/ définitions

Le braquet c’est la combinaison de 2 chiffres : le nombre de dents du plateau suivi du nombre de dents du pignon arrière.

Exemples : 52/13 (combinaison typique route plate vent dans le dos) grand plateau de 52 dents et pignon de 13 dents) ou 22/32 (combinaison typique trekking ou VTT cote à plus de 10%) plateau de 22 dents et pignon de 32 dents.
Le développement c’est le quotient du braquet multiplié par la longueur parcourue sur la route par un tour de roue arrière soit dans nos exemples

52/13 route 52/13x 2,17m la circonférence de la roue AR en 700 = 8,7 m

22/32 trekking 22/32 x 2,01 m circonférence de la roue arrière en 26 ² = 1,6 m

Dans le 1er cas à chaque tour de manivelle le tandem va parcourir 8,7 m tandis que dans le 2nd c’est seulement 1,6 m !

 

Ainsi bien évidemment à petit braquet, petit développement !

Et aussi plus le développement est petit moins notre effort est grand pour une même route

mais à effort constant plus notre capacité à affronter un vent de face ou une cote est élevée.

 

A cela maintenant on ajoute la notion de vitesse de déplacement. C’est  le nombre de tour de pédalier dans une heure multiplié par le développement.

Ainsi des jambes à 80 tr/min avec les 8,7 m du 52/13 donne 42 km/h tandis que notre tandem trekking va lui avec ses seulement 1,6 m de son 22/32 rouler à 8 km/h !

 

3.2/ Dentures plateaux et pignons

D’abord 3 chiffres points de repère :

  • en rythme sportif sur le plat sans vent « on tire » entre 6 et 7 m
  • en rythme montagne dans une longue cote à 5% « on tire » entre 2.7 m et 3 m
  • en rythme montagne, une cote à 10% d’1km s’aborde avec un développement de 1,9m
  • en descente on peut accrocher les 9 m à chaque tour de pédalier !

 

Aujourd’hui beaucoup de constructeurs de produits moyenne gamme, sûrement parce qu’ils s’approvisionnent en général chez Shimano, montent un triple plateau 48/38/28 ou 48/36/26. Il y a quelques années il y avait en plus un triple plateau plus adapté au trekking ou à la promenade un 44/32/22. Tout cela soit en roues de 700 soit en roues de 26² alors que la différence de circonférence entre les 2 est quand même de l’ordre de 5% en plus pour les roues de 700 montées avec des petits pneus versus du 26² montées en gros pneus.

La cassette arrière de 9 vitesses est en très grande majorité une 11/32 voire quelque fois une 11/34. Il est facile d’en trouver sur Internet les décompositions :

  • 11/32 = 11-12-14-16-18-21-24-28-32
  • 11/34 = 11-13-15-17-20–23-26-30-34.

 

Voilà ce que donnent en mètres tous les développements possibles d’un 48/38/28 allié à une cassette 9V 11/32.

 

nb dts 48 38 28
9 11 9,5 7,5 5,5
8 12 8,7 6,9 5,1
7 14 7,4 5,9 4,3
6 16 6,5 5,2 3,8
5 18 5,8 4,6 3,4
4 21 5,0 3,9 2,9
3 24 4,3 3,4 2,5
2 28 3,7 2,9 2,2
1 32 3,3 2,6 1,9

 

A lire le tableau il est possible de se rendre compte que  beaucoup de développements « moyens » sont possibles avec 2 plateaux différents.

 

De plus d’expérience, en rythme un peu sportif ou sportif, je suis sûr que vous avez noté qu’entre 2 vitesses quelque fois on trouve que l’on « mouline » sur le petit développement tandis que cela semble un peu difficile sur le développement juste au-dessus. C’est que l’écart de développement entre ces 2 vitesses est un peu élevé. Arbitrairement je le situe  maxi confortable entre 2 développements successifs à 0,5 m et acceptable entre 0,5 m et 0,75 m.

En rythme « promenade » ou dans des conditions favorables (vent dans le dos, descente) 1 m devient acceptable.

 

A lire de nouveau le tableau ci-dessus on  en déduit que ce sont les pignons de 13 et 15 dents qui manquent le plus. Sur le terrain c’est surtout le 15 dents qui fait parfois cruellement défaut toujours dans l’optique d’optimiser au maxi la vitesse de déplacement sans « se mettre dans le rouge » afin de tenir la distance.

 

Du coté des petits développements on pourra trouver que les 1,9 m mini sont encore un peu long pour des longues montées de col.

 

Avec tout cela chacun peut « faire sa sauce » en tenant compte de certaines contraintes mécaniques et commerciales. Dans le paragraphe suivant je vais expliquer la démarche qui m’a conduit vers un objectif à atteindre au fur et à mesure des changements de pièces.

Article de Alain Molho